Ultra trail des Hospitaliers vécu de l'intérieur par Stéphane

Par Le 19/11/2014 0

Dans Courses Vertes

Récit de Stéphane BUNEL :

"Mon 1er ultra trail : 202ème (sur 492 au départ) en 12h17mn.

Parcours sublime au départ du village de Nant dans les Cévennes aveyronnaises, panoramas en UHD, organisation parfaite, bénévoles "bisounours", musique du départ planante, et une météo finalement idéale. Bref, on est des gosses de riches, on a été gâté pourri."

"Petite précision : c'est mon premier ultra-trail. Jusque-là, ma course la plus longue était le Marathon des Causses (Millau) en 4h52 (38 kms - 1700m D+), en 2012.
Mon expérience la plus récente pour la préparation d’une telle épreuve reste tout de même le Tour des Lacs (Skyrace des Ecrins), en juillet 2014, 28 kms et 1800 D+ : 91ème/300 en 4h15. Merci à Guillaume (coach dans notre club, le C.O. du Sud de l’Essonne), grâce à qui je me suis engagé sur cette course, ce qui a été un repère indispensable pour les Hospitaliers. Mais quelle souffrance ! Et dés la 1ère minute ! Le cagnard à 2400m, chaud devant ! J'suis pas un montagnard moi ! 1800m D+ sur 20 kms, et 1800m D- sur 8kms : çà dévale sec. Vertigineux, voire dangereux par moment.

Enfin bref, revenons aux Hospitaliers : Levé à 3H30 et départ à 5h00 du matin.stéphane


5,4,3,2,1... Bim, le maire balance un coup de fusil et c'est parti! 

Les sensations sont bonnes. Les premiers kms sont très roulants sur la route qui sort de Nant.
Les 2 premières heures de course se déroulent à la lueur de nos frontales. Température = 10° (à 5h00), ciel couvert, et plutôt sec pour la saison. T-shirt manches courtes + manchons de bras, et cuissard court dès le départ (pas un souffle de vent).

Les jambes tournent bien. Le seul désagrément sera la traversée de quelques ruisseaux et sentiers bien boueux sur les 3 premières heures.
Le premier objectif était d'atteindre le pic de St-Guiral (38ème km) si possible en moins de 6h00.
(Ah oui au fait, mon objectif de chrono était de 13h00 maxi, c'est-à-dire une arrivée à 18h00 au plus tard, ce qui correspond au début de l'obscurité. Il était hors de question de rallumer la frontale : trop dur pour le moral !)
La montée au St-Guiral est régulière et plutôt roulante. L'arrivée au sommet est un peu laborieuse, j'ai un début de fringale, j’avale 2 barres et la moitié restante de mon gâteau sport Aptonia.
Le temps est au vent froid et au brouillard, ce qui m'oblige à enfiler une veste. 
Moins de 6h00 au sommet. Yes !

La descente est magnifique et un peu piégeuse par endroits avec les tapis de feuilles qui nous cachent des pierres malicieuses.
Arrivée à Dourbies pour le premier ravito "solides" (44ème km), magnifique petit village : 10 mn d'arrêt. Soupe, tartines de roquefort, et de pâté, fruits secs, pâte d'amande, barres de céréales,... et super accueil.

C'est à partir du 50ème km environ que cela a commencé a devenir difficile : le soleil faisant (enfin) son apparition………. pour nous assommer. Gros coup de chaud (un 02 novembre, trop fort !) pour les uns, et gros coup de mou pour les autres (bibi par exemple). Single track technique et piégeux, et grosse montée.

Arrivée en haut, 4 kms de descente sur Trèves (top village encore) avec des passages en quasi rappel (corde pour nous aider à certains endroits très très raides).
C'est dans cette descente qu'une douleur au genoux droit a commencé a se faire ressentir. Faut assurer pépère, et donc ralentir dans les descentes !

A Trèves, 2ème ravito "solides", idem le 1er, tartines de roquefort au coca, miam-miam (8mn d’arrêt). On est au 55ème km.
Une petite demi-heure d'avance par rapport à l'objectif à cet endroit là. Niquel !

De nouveau, grosse côte et grosse descente qui pique le genoux droit....
Et 3ème et dernier ravito (8mn d’arrêt) avant d'attaquer la dernière ligne droite : une côte de 300m D+ sur 3kms et descente d'anthologie pour finir de se fracasser avant l'arrivée !

C'est dans cette dernière montée que j'ai béni mes bâtons Guidetti (MADE IN FRANCE) en carbone.

Plutôt en forme le Stef dans la montée : environ 10 personnes de doublées.
Par contre, dans cette ultime descente, je suis à 2 à l’heure. Resultat : 4 coureurs me dépassent, et un petit groupe revient fort sur moi dans le bas de la descente !

Hors de question de les laisser passer. Fuck your mother !!!!!! 

Je serre les dents et je les contients jusqu’à la route (malgré les plaintes de certains) ! Et là je retrouve des réflexes de coureur de bitume en fin de course : j’accélère tout ce que je peux…. Turbo réacteur ! Il ne reste que 500m avant la ligne d’arrivée !

Jamais je n’aurais pensé avoir cette gouache pour terminer… Quel kiffffffff !!!!!!!
Je maintiens donc ma position grâce à ce 200 bpm (battements par minute) de la dernière heure, avec même 1 mn d’avance sur mon 1er poursuivant.

Finalement, je suis assez satisfait de cette 1ère expérience. Je n’aurais pas pu faire beaucoup mieux, même sans ce problème de genoux. Une quinzaine de minutes de mieux à la rigueur. En tout cas, quel plaisir !

L’ambiance générale de cette course était mémorable ; j’ai côtoyé les bénévoles les + adorables du monde !

Un spécial « GRAND MERCI » à Guillaume, à Helen, à Stéphanie L, et à mon pote Cyril (qui finit en 11h41) pour m’avoir aidé à me présenter au départ de cette aventure très personnelle et individuelle finalement. Merci pour ces encouragements d’une grande valeur.

Sans oublier Javier, Alain M., Eric P, Coco,….

Merci à Stéphanie L. pour le prêt de sa lampe PETZEL (encore une boite française. Yeeess !!) ultra high-tec ! Sans elle, j’aurais sûrement plié une cheville…

Merci à Pascal "Boinveau" pour m'avoir fait découvrir les bâtons Guidetti... et leur solidité avérée (sur le Tour des Lacs)."

Lien pour les 3 photos de Stéphane sur le site www.aureflex.fr page 11 du trail des 75km

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