Club Olympique du Sud Essonne Athlétisme - Running - Marche Nordique

Le Lièvre et la Tortue 12 avril 2015 - Le récit de Lucie

Par Le 20/04/2015 5

Dans Courses Vertes

Le COSE était encore une fois au rendez-vous de MaisseMaisse

Voici les résultats officiels du Lièvre et la Tortue

Le 12 km12-kms.pdf (1.73 Mo)

L 23 km23-kms.pdf (2.41 Mo)

Le 42 kms42-kms.pdf (848.42 Ko)

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Album photos : Le Lièvre et la Tortue

Récit de Lucie

Sur les conseils avisés de Sébastien, en vue de mon prochain objectif, le 36 km de Vannes, me voilà inscrite sur le 23km de la course d’Éric Pointeau, « Le lièvre et la tortue ».

Je me retrouve ainsi sur la ligne de départ avec mon lièvre, Sébastien, qui m’accompagnera tout au long du parcours, un soutien moral plus que bienvenu ! Cette course est aussi l'occasion de tester mon nouveau sac à dos de trail qui, à défaut de ne pas me permettre de courir plus vite, me réhydratera et me nourrira lors des coups de mou.

Lucie, Sebastien et LaurentLe départ est lancé, nous suivons Laurent, enfin, sur 100 mètres seulement car nous sommes déjà distancés par tout le monde. Le VTT fermant la marche se positionne derrière nous et ne nous quittera plus. Seb est confiant et me rassure « ne t’inquiète pas, je suis sûr qu’on rattrapera ce couple de femmes devant, l’important c’est la régularité ! ». Il a estimé notre course à 3h. Je pensais plutôt 3h15, mais le temps n’est pas mon objectif premier, finir la course sera déjà bien !

Ça y est la première longue côte de sable est là, et avec elle, les premiers du 12km ! Je vois ainsi le mari de Coco me doubler à toute vitesse et m’encourager pendant que je crache mes poumons, incapable de lui répondre un simple « merci ». Un peu de plat me permet de récupérer. Les 12kms continuent de nous doubler, certains m’encouragent, ce qui me donne du baume au cœur ! Soudain, la première féminine du 12km arrive, la belle Coco passe, Seb en profite pour la charrier « Ton mari est à 10 minutes devant, allez rattrape le ! ». Phil d'Ittevilles

Enfin une première grande descente, je crie de joie, Seb me laisse passer devant car j’adore les descentes ! Je me lâche et fonce, je me sens « lièvre » quelques secondes, zigzaguant entre les racines et les rochers. Mais le plaisir est de courte durée car déjà le parcours remonte.

Au second ravitaillement, Joris, en me voyant, hurle « Bah, Lucie, qu’est ce tu fais là ? Vous êtes partis en retard ? »… Grand moment de solitude…Nous les tortues (ou groupe vert), nous avons l’habitude de ce type de remarque (n’est-ce pas Marie-Jo, Sylvaine et Ghislaine ?). Mais je ne me laisse pas décontenancer pour autant et lui réponds que je suis tout de même première en partant de la fin ! En repartant je relativise, je dois avoir un physique de sprinteuse pour qu’il me pense forte ! Allez, on garde le moral !

Nous arrivons au Belvedère, la côte est raide et mes forces s’affaiblissent, Seb m’aide en me poussant mais mon cardio explose. Arrivée en haut la nausée me gagne, un gel me fait le plus grand bien. Seb plaisante avec le VTT serre-file « Maintenant, elle devrait aller beaucoup plus vite ! ».

Nous sommes au 9ième km et je commence déjà à fatiguer…Le doute s’installe, vais-je tenir ? J’arrête alors de penser, je me remets dans ma bulle et contemple le magnifique paysage. Nous traversons forêts, prairies et champs sous un soleil radieux.

Lucie et SébastienDes côtes, toujours des côtes, Seb vérifie mon cardio à chaque fin de montée afin de s’assurer qu’il baisse avant de repartir. J’ai le droit à « toujours à 180 de pulsation ?! », et oui n’est pas tortue qui veut ! 

Au 13ième km des marathoniens nous dépassent. Il y a encore des coureurs sur le parcours ?! Ravie que nous ne soyons pas les derniers coureurs, le moral remonte. Je profite de la nature qui s’offre à nous et repère des chenilles processionnaires sur le sentier, sans doute dérangées par les vibrations du passage des coureurs, elles sont sorties de terre.

15ième km, je me sens bien, ma foulée est presque mécanique, je ne pense plus, je me laisse porter par mes jambes. Nous nous arrêtons au dernier ravitaillement, je sympathise avec le serre-file « ça va, on ne va pas trop vite ? » sous-entendu : je ne suis pas trop lente ? Vous ne vous ennuyez pas ? Il me rassure en me répondant que n’ayant pas fait de VTT depuis longtemps, cette allure lui convient très bien. Soulagée, nous repartons vers les côtes du Blaireau et du Chevreuil. Je crache une fois de plus mes poumons alors que je ne fais que marcher dans cette interminable montée du Blaireau. Je jette un œil derrière moi afin de vérifier que le serre-file arrive à suivre. Comment fait-il avec un vélo, j’ai du mal rien qu’avec mes deux jambes !

Nous arrivons sur la côte du Chevreuil, je perds ma lucidité et je n’arrive pas à suivre la rue-balise. Seb me fait le GPS « prends à droite », « tout droit », « ralentis ». Arrivée en haut, je me dis que j’en ai enfin finie avec les grosses côtes (malheureusement j’étais loin du compte !).

Je commence à compter les kilomètres qu’il me reste : 6 ! Mes jambes se font de plus en plus raides, j’ai moins d’assurance dans les descentes, je préfère donc ralentir…

2 km restant, on y presque ! Nous dépassons un coureur que je pensais marathonien mais, en l’entendant parler avec le serre-file j’apprends qu’il s’agit en fait d’un semi-marathonien. Echange de regard avec mon lièvre, on pense la même chose et on garde l’allure pour le laisser derrière nous. Malheureusement Éric nous a fait la bonne surprise de nous mettre la longue côte du GR. Je redeviens tortue et dernière de course lorsque le coureur nous dépasse. Tant pis, je n’en peux plus de toute façon.

Une fois en haut, je cache mon désespoir derrière l’humour et lance à mes deux accompagnateurs « On aura bien mérité notre sieste ! ».

On redescend tout ce qu’on a monté, et évidemment, une fois en bas, devinez ? On remonte ! Je maudis Éric ! Le serre-file plaisante avec son collègue signaleur « C’était trop beau cette descente ! ».

Seb me crie dessus pour que j’accélère (il doit souffrir aussi), dès qu’il s’arrête pour m’attendre, des crampes lui tétanisent les jambes. Nous sommes à plus de 3h de course, il n’a pas l’habitude de faire autant de long. J’encaisse ses coups de gueule, trop fatiguée pour faire une scène de ménage…

Dernière descente, je crie de douleur lorsque je dois m’accroupir pour ne pas glisser. Mes jambes me meurtrissent mais je ne vais pas abandonner si près du but ! J’accélère, l’écurie est proche ! J’entends Seb jurer devant moi, qu’y a-t-il ? Quand j’aperçois la côte de la sablière, je comprends…Une dernière côte à 500 mètres de l’arrivée : quel blagueur ce Éric !

J’ai l’impression que mes poumons vont exploser dans cette dernière ascension. Je me presse pour ne pas que Seb s’arrête trop longtemps et par peur qu’il m’abandonne si près du but.

Enfin, le béton sous mes pieds, la dernière ligne droite. « Plus que 300 mètres » on nous dit. Un homme ajoute « un petit sourire ? ». Désolé, je n’ai même pas la force pour ça. Je me concentre sur ces derniers mètres. J’essaye d’accélérer mais mes jambes s’y refusent. Mon cœur s’emballe et les crampes me gagnent, il est vraiment temps d’en finir !

Enfin la délivrance : je franchie la ligne d’arrivée main dans la main avec mon lièvre. J’ai été tortue jusqu’au bout !

Dans un élan de galanterie, le lièvre laisse passer sa tortue devant…La Fontaine aurait-il eu raison de lui ? Mais déjà l’émotion me gagne et des larmes de souffrance ou de joie (je ne sais pas moi-même) jaillissent. Je remercie mon bourreau, Éric, pour cette magnifique course (suis-je sado ?).

L’avantage d’arriver derniers est de ne pas subir le contrôle anti-dopage (n’est-ce pas Pascal et Stéphane !). Je suis fière d’avoir terminée et convaincue maintenant que j’arriverai à réaliser mon prochain objectif du 36km de l‘Ultra-marin.

 

Commentaires

  • nathalie

    1 nathalie Le 29/05/2015

    Bravo Lucie, magnifique course et super récit
    Peut être qu'un jour je pourrai t'accompagner
  • cécilia

    2 cécilia Le 17/05/2015

    Magnifique récit !! Quel courage !!! BRAVO LUCIE !!!!
  • Isabelle

    3 Isabelle Le 14/05/2015

    Ton récit nous fait transpirer! Encore bravo
  • Fabrice

    4 Fabrice Le 01/05/2015

    Une jolie aventure tu l'as fait.Félicitations petite tortue.Bientôt tu sentira le bonne air marin et le goémon.
  • Caro

    5 Caro Le 21/04/2015

    Un trop joli récit Tortue Lulu ! BRAVO pour ce bel exploit et chapeau bas! Il fallait oser, s'y donner, le réaliser ! Tu l'as fait!

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